Le Festival de Cannes est l’occasion pour nous de vous montrer le cinéma autrement. Plutôt que de limiter les femmes à leurs tenues (sponsorisées) sur le tapis rouge, nous avons souhaité faire briller celles qui se sont engagées derrière et devant la caméra pour un futur plus juste dans le cinéma. Le second portrait est celui de la réalisatrice et productrice Tonie Marshall. A 67 ans, l’engagement de la doyenne du mouvement est toujours aussi puissant, 20 ans après le film qui l’a révélée, « Vénus Beauté ». Entretien sans fards où il est question d’âges, de féminités, de VHS et de diversité.

Vous demeurez à ce jour la seule femme à avoir obtenu le Cesar du meilleur réalisateur ( ! avec trois autres Cesar ! ) pour Vénus Beauté (Institut) en 2000. Presque 20 ans après, le film n’a pas pris une ride… Il était donc soit très avant-gardiste pour l’époque, soit les choses ont très peu évolué pour les femmes… Qu’en pensez-vous ?

Il y a des moments où on est dans l’air du temps, et d’autres où le temps n’a plus d’air… J’ai espéré en 2018 que Julia Ducournau le remporte à nouveau pour Grave, j’étais assise à côté d’elle durant la cérémonie, j’y pensais très fort, la rumeur l’avait pressentie… Et puis rien.

Pour moi le personnage le plus moderne que j’ai écrit demeure celui d’Anémone dans Pas très catholique (1993) : une grande bourgeoise bien mariée et rangée qui plaque tout, qui laisse son enfant, pour devenir détective privé, pour s’inventer sa propre vie et qui a des aventures avec des hommes et des femmes.

 

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